Il s’agit d’un travail qui décrit et porte la discussion autour de situations qui datent de 10 ans environs, la réalité a changé dans plusieurs directions. L’utilité de cet exposé est tout simplement et modestement de faire réfléchir sur des conditions humaines, des résidents mais aussi des éducateurs, ainsi que sur la réglementation qui avait essayé de donner un espace aux besoins d’intimité et affectivité des personnes en situation d’handicap. Un regard sur le passé peut aider à un travail critique plus calme car moins pris par les passions et le partisanismes et donc somme toute plus utile et adéquat.
La sexualité est un droit reconnu à chaque être humain. Il y a autant de sexualités que d’individus. De ces deux affirmations découle une troisième, les personnes handicapées ont droit à une sexualité, à une vie affective. Se pose alors une question importante : dans l’institution, dans la pratique professionnelle de l’éducateur, quelle attitude adopter, comment accompagner la vie sexuelle et affective, quelle qu’elle soit, des résidents ?
Il ne s’agit pas d’étudier la sexualité des handicapés, de chercher quel est le comportement de tel ou tel résident, mais de savoir, en tant que professionnel accompagnant, en tant qu’autorité souvent, comment accompagner le résident, comme on le fait pour ses autres besoins, nourriture, santé, loisirs, travail et autres.
« On ne naît pas handicapé, on le devient par le regard des autres et par la norme sociale. » Quel regard porte-t-on sur les personnes handicapées ? Quel est le poids de celui-ci et son rôle dans la marginalisation, quelles interrogations et intégration pour ces personnes dépendantes ? « Comment éduquer les regards, changer les mentalités les images réductrices ? » Être handicapé n’est ni un choix ni un état naturel, c’est une épreuve portée souvent toute une vie, une adaptation continuelle, quelquefois rendue difficile en raison de moyens inadaptés. Dans ce contexte, la sexualité est-elle un droit légitime auquel peut prétendre la personne en situation de handicap ? Si oui, que peut-on faire et jusqu’où peut-on aller dans le cas de personnes lourdement handicapées, qui en font la demande, de la façon la plus satisfaisante possible ? Certains pays y ont répondu, et que l’on y adhère ou non, elle existe de fait.
Mots clés: Sexualité, handicap mental, droit humain, vie affective, intimité